La question des violences sexistes et sexuelles demeure une problématique épineuse et prédominante en France. Les chiffres avancés par le gouvernement sont accablants :

  • 94 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année (et en 2022, 217 000 en incluant les agressions sexuelles),
  • dans 91 % des cas, l’agresseur est une personne connue de la victime,
  • dans 47 % des cas, il s’agit d’un conjoint ou d’un ex-conjoint.

Au total, les violences sexuelles concernent au moins 14,5 % des femmes au cours de leur vie. Au niveau intra-familial, elles touchent 1 enfant sur 10, soit 3 élèves par classe en moyenne.

Une réalisation de la Jeune Chambre Économique d’Agen

Face à ces constats alarmants, la Jeune Chambre Économique d’Agen a pris conscience que les agressions sexuelles ne sont pas principalement le fait d’inconnus violents dans des ruelles sombres, comme souvent imaginé. Elles sont majoritairement commises par des personnes connues et en qui les victimes ont confiance : famille, proches, collègues, conjoints ou ex-conjoints.

« Combien d’incestes auraient pu être évités si l’enfant savait qu’il pouvait dire non et se confier sans crainte à un adulte ? » s’interroge Amanda Huguet, directrice de commission.

Partant de ces observations et convaincue que l’éducation est le meilleur remède à nombre de maux, la Jeune Chambre Économique d’Agen lance son programme d’éducation au consentement pour les plus jeunes : « Qui ne dit mot, ne consent pas ! »

« Il ne s’agit évidemment pas de parler de sexualité aux enfants, mais de leur expliquer que leur corps leur appartient, qu’ils peuvent (et doivent) affirmer leurs limites, que les autres doivent les respecter, et qu’ils peuvent (et doivent) en parler à des personnes de confiance si ces limites sont enfreintes », explique Julie Poitrimolt, directrice de commission.

Concrètement, qu’est-ce que ce programme ?

L’objectif est de développer, avec des experts, un programme d’éducation au consentement destiné à être mis en place dans toutes les écoles maternelles du Lot-et-Garonne, puis de Nouvelle-Aquitaine, en le transmettant à des associations telles que l’UNICEF, des associations féministes et de protection de l’enfance, voire à l’Éducation Nationale en s’adressant directement aux enseignants et encadrants d’enfants (centres aérés, etc.).

Les bénévoles de cette commission insistent sur l’importance d’une diffusion systématique du programme dans toutes les écoles pour éviter une éducation à deux vitesses : d’une part, les personnes déjà sensibilisées s’informent davantage, de l’autre, les personnes qui ne s’y intéressent pas passent entre les mailles du filet.

En intervenant dès l’école maternelle, lieu d’apprentissage obligatoire depuis 2019, la JCE d’Agen souhaite garantir que tous les enfants connaissent leurs droits et devoirs en matière de consentement.

Un kit d’animation, pour accompagner élèves et enseignants

Le livrable final de cette action sera un kit d’animation sur l’éducation au consentement des 3-6 ans.
Ce kit comprendra :

  • Des vidéos en motion design : sous forme de dessin animé, chaque vidéo abordera un sujet lié au consentement (la bise à tatie, le fait de prêter ses affaires, etc.). Les vidéos seront réalisées par des experts en psychologie de l’enfant et en sciences de l’éducation, et produites par des étudiants en motion design.
  • Un guide de l’animateur : destiné aux enseignants, ce guide inclura des conseils pour débriefer les vidéos avec les enfants, des jeux de rôle adaptés pour appliquer les conseils reçus et des supports visuels (affiches, BD, guides pour les parents).

Tous ces contenus seront disponibles en téléchargement gratuit sur le site de l’action, permettant un libre accès aux ressources pour les enseignants et une transmission facilitée.

La Jeune Chambre Économique d’Agen espère ainsi garantir une sensibilisation précoce et généralisée au consentement, contribuant à la prévention des violences sexistes et sexuelles.